Espaces verts Le végétal là où on ne l'attend pas forcément

Le principe de rendre possible la visite d'espaces verts em-blématiques de la ville accueillant le Salon du végétal existait déjà à Angers (49), malgré une organisation au mois de février. Le fait de déplacer la manifestation en juin rendait l'opération bien plus séduisante, même si c'est la ville de Nantes qui en a profité pour mettre en valeur son savoir-faire.

Chaque jour de ce rendez-vous a offert des visites permettant de découvrir quelques perles locales, en particulier l'incontournable Jardin des plantes, mais aussi des sites moins connus qui méritent pourtant le détour.

En centre-ville, le square Mercoeur recèle une zone récemment réaménagée qui concilie deux caractéristiques fortes du service des espaces verts : sa capacité à faire appel à des artistes du monde entier pour profiter de leur créativité, et sa volonté de végétaliser les zones les plus diverses, parfois à des endroits inattendus.

Au milieu de ce square, un dragon qui tient essentiellement lieu de jeu pour les enfants (un toboggan sort de la gueule de l'animal...) a fait l'objet en 2014 d'un projet de végétalisation sur son échine.

Le dragon représente 80 m2 de verdure

Le monstre de 30 m de lon-gueur sur 4 de hauteur a été imaginé par l'architecte japonais Kinya Maruyama, accompagné pour la réalisation technique par un bureau d'études nantais, Métalobil. Les pieux de robinier utilisés ont été posés sur une semelle filante de béton. La partie haute a été habillée d'un platelage de bois protégé par une feuille de zinc. Un fond en inox permet d'optimiser le drainage. Selon les sections sur la longueur du dragon, la largeur de la végétation est variable, mais en tout, elle représente une surface développée de 80 m2. Les naseaux, entre autres, sont dotés de brumisation.

Au départ, la prêle avait été retenue pour assurer la végétalisation, mais elle était trop peu visible et de nouvelles plantations ont dû être mises en place. Au sein du square Mercoeur également, un mini terrain de football a été installé en cercle. Une drôle d'idée, mais le match doit se regarder dans un miroir qui redresse l'image et qui reflète un terrain normal, selon le principe de l'anamorphose !

Initialement réalisé en gazon classique, son succès a rapidement entraîné sa dégradation. Il a été refait selon un procédé hybride conçu aux Pays-Bas, X-tra Grass. Le tapis en partie synthétique et en partie biodégradable (40 %) se pose sur un sol drainé. Un semis est effectué dessus. Les fils naturels se décomposent en partie et laissent la place au gazon naturel, ceux en synthétique assurent la stabilité. Au final, cela donne un système hybride particulièrement résistant, installé pour la première fois en France, ici par l'entreprise locale Art Dan distributeur exclusif pour la France de X-Tra. Le procédé assure un terrain sans déformation, même dans les buts. Pour le grand bonheur des usagers

Pascal Fayolle